Terre! tel le cri de la vigie découvrant enfin son objectif après de longs mois en mer.
J’ai eu la chance de suivre des études en Design céramique à Olivier de Serres mais un manque de moyens et certainement de maturité m’ont fait glisser doucement dans l’univers pragmatique de la Logistique. Après 20 ans de carrière dans un domaine qui ne m’épanouissait pas vraiment, je me suis réveillée un matin avec le besoin de redonner du sens à ma vie. Et c’est apparu comme une évidence. Je devais renouer avec mon premier amour: la céramique.
Terre! Cette planète magnifique.
Cette terre si riche. J’ai eu le plaisir de la parcourir et de voir une partie de ses trésors. La terre rouge australienne, la majesté des forêts ou les eaux cristallines de Croatie ne sont que quelques exemples. Mes photographies semblent de bien pâles restitutions de ces expériences. Et pourtant, parfois, grâce à l’alchimie d’un moment éphémère, elles permettent de révéler un détail de cette beauté.
Terre! Cette matière que j’ai eu tant de plaisir à retrouver.
Remettre les mains dans l’argile. La finesse de la porcelaine, la rugosité d’un grès chamotté. Voir son imagination prendre vie à chaque parcelle de terre ajoutée.
On dit que la terre a de la mémoire, qu’elle retient les gestes du sculpteur pour restituer les plus marquants. Il faut croire qu’elle imprègne également la personne qui la façonne car après tant d’années, le simple contact avec cette matière a réveillé toutes mes sensations.
De contrastes?
La lumière révèle les beautés du monde. L’ombre leur donne de l’intensité.
Je recherche ces contrastes dans mes prises de vues, mes choix de couleurs mais aussi dans le rapprochement de matières très différentes. Le grès non émaillé rêche associé au touché lisse de l’émail. C’est souvent à la rencontre des opposés que les sensations se révèlent plus fortes.